Crique avec voilier, 1856, Camille Pissarro, collection particulière.
La vie de Camille Pissarro (1830-1903) n’est pas aussi linéaire qu’elle peut sembler de prime abord. On connaît le patriarche d’Éragny, le père de huit enfants qui vivait comme un petit bourgeois désargenté, qui a peint Paris, la campagne d’Île-de-France et de Picardie. Étant né de parents français à Saint Thomas aux Antilles, il y a grandi. Il était de nationalité danoise (Saint Thomas est devenue plus tard territoire des États-Unis en 1917) et l’est resté toute sa vie. Il était aussi un tenant de l’anarchie. Fils de marranes, baptisé, il s’est proclamé athée et libre-penseur.
Ce fils de bourgeois avait gardé de son enfance aux îles, un goût très fort de la liberté. Nul doute que s’il avait eu plus d’argent pour voyager (et aussi un peu moins d’enfants) il nous aurait enchanté avec des tableaux de contrées lointaines, comme son ami et élève Gauguin.
En témoigne le tableau du jour. Il s’agit d’une œuvre de jeunesse (il a vingt-six ans). Il vient d’arriver à Paris et peint de mémoire les paysages qu’il vient de quitter. Avant son arrivée sur le sol français, il a effectué un séjour de deux ans au Venezuela duquel il a rapporté quelques toiles, il a travaillé un an à son retour dans l’entreprise familiale avant de décider de se consacrer définitivement à l’art et de partir pour Paris. Il n’est plus jamais retourné sur le continent américain.
Ce tableau a été vendu à New York en 2012 pour 530 000 dollars.
05/11/2015
Dim 35 x 53 cm
Photo wikimedia commons Camille_Pissarro_-_Crique_avec_voilier_(1856) licence CC-PD-Mark Usr Botaurus