La Danseuse, 1916-18, Gustav Klimt, collection particulière, Paris.
Klimt (1862-1918) est un artiste fascinant. Après le conformisme de ses années de jeunesse, il invente de nouvelles voies sous l’influence des néo-impressionnistes français (Van Gogh et Bonnard pour les couleurs, Cézanne, Gauguin) puis des cubistes et de Matisse, ainsi que de la décoration japonaise. Après sa période dorée (1903-1908), il conçoit une synthèse nouvelle tant dans ses paysages que dans ses portraits.
Erich Lederer (1896-1985), fils des amis de Klimt, August et Serena Lederer, spoliés lors de la seconde guerre mondiale, a été une source précieuse pour les biographes de Klimt. Ainsi, Erich a indiqué que ce portrait avait été peint sur une toile réutilisée par l’artiste, qui lui avait déjà servi pour un portrait. Notez les motifs orientaux, caractéristiques de cette période, ainsi que les fleurs. La pose, avec les seins découverts, introduit un érotisme qui ajoute un charme supplémentaire. Ce procédé a été utilisé à plusieurs reprises par l’artiste durant cette période, par exemple dans le Portrait de Wally (Wally Neuzil, la sulfureuse compagne du non moins sulfureux Egon Schiele), ou Les Amies, deux tableaux brûlés en 1945 avec la collection Lederer, ou encore La Dame à l’éventail (collection particulière, Vienne)
Enfin, on pourra remarquer le guéridon et le tapis à motifs géométriques, placés verticalement au mépris de toute perspective, des motifs et une position qui sont manifestement sous influence cubiste.
07/11/2015
Dim 180 x90 cm
Courtesy wikiart.org