Impression, soleil levant, Claude Monet
Impression, Soleil Levant, 1873, hst, 48 x 63 cm, Claude Monet, musée Marmottan-Monet, Paris, W263.
Le tableau a été peint au Havre fin 1873 (et daté 72 postérieurement). W263 signifie le n° 263 dans le catalogue raisonné de Wildenstein. Nous en reparlerons demain.
Rappelons ce qu’a écrit Théodore Duret, l’historien des Impressionnistes (dont 2 ouvrages ont déjà été publiés chez VisiMuZ), lorsqu’il relata dès 1906 (seulement 32 ans après) la première exposition historique d’avril 1874, chez Nadar…
« …/… Jusqu’en 1874, ceux qui pouvaient s’occuper d’eux, à un titre quelconque, ne savaient comment les désigner. Un nom leur manquait. Les uns disaient les peintres de la nouvelle peinture. C’est ce titre de la « Nouvelle peinture », que Duranty, dans une brochure qui leur était consacrée, prenait personnellement ; d’autres les appelaient les Indépendants ou encore les Intransigeants. Cependant quand une chose existe, une appellation survient sûrement pour la désigner.
Au milieu des trente peintres qui se produisaient sur le boulevard des Capucines, les amis de Manet, ayant hardiment adopté la pratique des tons clairs et du plein air, attiraient surtout les regards. Claude Monet avait envoyé des toiles particulièrement caractéristiques et c’est l’une d’elles, qui allait faire surgir le nom. Il en exposait cinq, dont l’une avait pour titre : Impression, soleil levant, une vue prise dans un port. Des bateaux sur l’eau, légèrement indiqués, apparaissaient au travers d’une buée transparente, qu’éclairait le soleil rouge. Au titre Impression correspondait une touche rapide et légère et des contours fondus, dans une enveloppe générale. Cette œuvre donnait bien la formule de l’art nouveau, aussi par son titre et sa facture fit-elle naître l’expression qui paraissait le mieux caractériser les artistes, qui le représentaient, celle d’Impressionnistes.
Le mot, venu en quelque sorte spontanément sur les lèvres des visiteurs, fut pris et appliqué par Le Charivari. Le 25 avril, un de ses rédacteurs, Louis Leroy, mettait « Exposition des Impressionnistes », en tête d’un article consacré aux exposants du boulevard des Capucines. Le nom nouveau n’était du reste employé que dans le sens le plus défavorable, approprié à des hommes considérés comme ignorants et présomptueux. L’article n’était qu’une suite de railleries et de sarcasmes. Le Charivari était alors dirigé par Pierre Véron, un homme sans jugement artistique. Il faisait systématiquement bafouer Manet. Il devait repousser Forain comme dessinateur, incapable de découvrir la moindre apparence de talent dans ce qu’on lui montrait de lui. Et maintenant que les Impressionnistes survenaient, il ne laissait apparaître leur nom dans son journal qu’à titre de dénigrement…./… »
La suite de notre histoire demain…
04/09/2015
Photo wikimedia commons Claude_Monet,_Impression,_soleil_levant.jpg Usr Quibik