Nu sur un divan (Almaïsa), Amedeo Modigliani
Saga Hebdo 2/2
• Nu sur un divan (Almaïsa), 1916, hst, 81 x 116 cm, Amedeo Modigliani, collection M. et Mme Paul Wurzburger, Cleveland (OH).
Une autre facette, plutôt agréable 🙂 , de notre modèle d’hier.
Ce portrait d’Almaïsa allongée nue sur un divan est le premier des six grands nus que Modi a réalisés au long de l’année 1916, avant les 20 nus de 1917. Modigliani à cette époque est sorti de l’influence du Picasso des Demoiselles d’Avignon et du primitivisme pour entrer dans une période plus réaliste et plus personnelle. Il a abandonné la sculpture et il peint. En cette année 1916, tous ses modèles sont représentés coupés au niveau des tibias. Ils regardent aussi tous le peintre, instaurant par là même ensuite un autre dialogue avec le spectateur. Lors de l’exposition de décembre 1917 chez Berthe Weill, les nus de Modigliani seront saisis par la police pour « outrage à la pudeur ».
Son ami André Salmon écrit : « Il n’eut point de modèle type. Les femmes de Modigliani ne pourraient être signées d’aucun autre, mais il s’est bien évidemment défendu d’inspirer un type de femme bien propre à s’aller prostituer dans tous les ateliers secondaires. Qu’il peigne le modèle anonyme, la petite bonne de Rosalie, de Zborowski ou de celle de ce marchand de la rive droite enfermant le peintre et son modèle dans un cellier…/.. l’esprit de Modigliani domine.»
Un mot des collectionneurs ! Paul Wurzburger (1904-1974), né à Lyon, arriva à Cleveland en 1941. Le grand public connaît au moins l’une de ses sociétés : Patex. Odette (1909-2006), son épouse, née Valabrègue à Avignon, était une avocate, résistante durant la 2de guerre mondiale, qui rejoignit Cleveland en 1960.
À lundi !
[*] La Vie passionnée de Modigliani, p. 320.
12/09/2015
Photo Wikimedia commons Amedeo_Modigliani_001.jpg Usr Eloquence