Le Vase de fiançailles, Henri Fantin-Latour
• Le Vase de fiançailles, 1869, 32,8 x 30,4 cm, Henri Fantin-Latour, musée de Grenoble.
Fantin-Latour (1836-1904) est né à Grenoble mais il a grandi à Paris. Contrairement à tous les autres peintres de l’époque, il habitait sur la rive gauche. Il fait artistiquement le lien entre l’école romantique (Delacroix), réaliste (Courbet) et Manet ou Whistler. Son amitié avec James Abbott Whistler l’envoie en Angleterre dès 1859. Il y retourne en 1862 et 1864 et se compose dès lors une riche clientèle qui lui demande des natures mortes. Contrairement à son ami Manet, il a besoin de sa peinture pour vivre, et même s’il aime aussi se consacrer à d’autres thèmes (portraits de groupe par exemple), il va réaliser de très nombreuses natures mortes (plus de 800 entre 1864 et 1896), qu’il va envoyer à son ami et courtier londonien Edwin Edwards. Sa carrière sera donc autant londonienne que parisienne. Il va exposer à la Dudley Gallery très régulièrement ainsi qu’au salon annuel de la Royal Academy.
En 1866, il fait la connaissance au Louvre de Victoria Dubourg, qu’il épousera dix ans plus tard. Elle était peintre, elle aussi. Le critique Jacques-Emile Blanche la qualifia d’ailleurs de « femme supérieure et peintre de mérite ». Ce petit tableau est le cadeau que Fantin offrit à Victoria pour leurs fiançailles.
Comme le plus souvent l’arrière-plan est neutre, afin de donner plus de relief aux éléments du premier plan. Il achetait les fleurs et les fruits le matin même avant de réaliser ses tableaux afin que l’éclat en soit plus grand. De nombreuses couches de peinture ont été nécessaires pour le volume et la texture des fruits, pour un résultat qui donne toutes ses lettres de noblesse à la nature morte.
Victoria a gardé le tableau toute sa vie et l’a légué en 1921, 17 ans après la mort d’Henri (elle avait elle-même 81 ans), au musée de Grenoble.
29/09/2015
Photo wikimedia commons Henri_Fantin-Latour_-_Natureza-Morta_«Noivado»_1869.jpg Usr Darwinius