Le Bain du cheval rouge, 1912, Kuzma Petrov-Vodkin, Galerie Tretyakov, Moscou
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Au XXe siècle il y a eu deux sortes de peintres russes : ceux qui ont émigré avant ou en 1917 (Chagall, Sonia Delaunay, Gontcharova, Jawlensky, Kikoïne, Pougny, Soutine, etc.) ou qui ont continué à vivre ailleurs après 1917 (El Lissitsky, Malevitch) et les autres. Les seconds, restés à Moscou ou à Saint-Pétersbourg n’ont pas eu malgré tout leur talent la reconnaissance internationale des premiers. Parmi eux Kuzma Petrov-Vodkin (1878-1939).
Entre 1901 et 1910, on le trouve à Munich et Paris, à Rome et au Sahara. Symboliste à ses débuts, influencé par Puvis de Chavannes, il tente dans les années 10 une synthèse entre les mouvements expressionnistes (Blau Reiter, Brücke) et les icônes et l’âme russe. Après 1917, il se consacre de plus en plus à la nature morte, avant d’arrêter de peindre au début des années 30 à cause de problèmes de santé. Peintre peu en phase avec l’art soviétique stalinien, il est vite oublié après sa mort pour revenir sur le devant de la scène depuis une trentaine d’années. Ses œuvres ne sont que dans des musées russes ou des collections particulières.
Le tableau du jour a eu un immense succès lors de sa présentation au Salon de Moscou en 1912. Certains éléments empruntent aussi au futurisme italien. La palette du peintre ne comprenait à cette époque que les trois couleurs dites primaires. La toile du fait de sa dominante rouge devint en 1917 l’un des symboles de la révolution bolchévique. Le tableau était venu à Paris en 2005 pour une exposition à Orsay. À ne pas oublier si vous allez à Moscou, Petrov-Vodkin est un peintre rare, pour « happy few » !
10/11/2015
Photo wikimedia commons : Bathing of a Red Horse,Petrov-Vodkin Usr : Ivanaivanova