Overschie au clair de lune, 1871, 22 x 27,5 cm, Johan Barthold Jongkind, Rijksmuseum, Amsterdam.
Jongkind (1819-1891) comme Vincent van Gogh plus tard, a eu une double culture en passant plus de temps en France qu’aux Pays-Bas. Pensionnaire du roi dès 1845, il perd sa pension en 1853 du fait de sa vie dissolue à Paris. Comme l’écrit Monet à Boudin en 1856 « Vous savez aussi que le seul bon peintre de marines que nous ayons, Jongkind, est mort pour l’art ; il est complètement fou. Les artistes font une souscription pour pourvoir à ses besoins. ». Mais heureusement pour lui, Jongkind va dans un premier temps être soutenu par ses amis d’un dévouement sans faille , puis rencontrer en 1860 Joséphine Fesser, qui sera l’amour de sa vie et prendra soin de lui jusqu’à sa mort. Ses derniers voyages en Hollande, à Overschie, chez une tante qui y possédait une maison, en 1869, vont être remplacés par des voyages, dans la Nièvre, en Dauphiné, ou dans le sud de la France.
Le tableau du jour est donc peint en atelier à Paris à partir des croquis et aquarelles réalisés sur place. Le motif du clocher d’Overschie est récurrent dans son œuvre. Quant aux bateaux, son biographe Paul Colin évoquait « des bateaux conçus, compris et représentés comme un morceau d’arabesque dans un paysage et non point à la façon d’Isabey comme un sujet très précis qu’on peut fouiller et décrire à l’infini ».
On comprend immédiatement en le regardant l’influence que Jongkind a pu avoir sur Monet, qui le côtoya dans les années 1850. Monet disait de Jongkind : « C’est à lui que je dois l’éducation définitive de mon œil… »
19/12/2015
Photo wikimedia commons Johan_Barthold_Jongkind_-_Overschie_bij_maneschijn.jpg Usr Ophelia2