La Seine à Saint-Cloud, 1890, hst, 47 x 61 cm, Edward Munch, collection particulière.
Né en Norvège en 1863, Edward Munch a eu une enfance marquée par la mort. Il perd la plupart de ses proches (dont sa mère à l’âge de cinq ans) avant l’âge adulte. Il aura naturellement envie de peindre non ce qu’il voit mais ce qu’il ressent (tristesse, mélancolie, angoisse, etc.) et devient à ce titre un pionnier de l’expressionnisme. Il fait un premier séjour à Paris en 1885 puis revenu en Norvège, obtient à la suite d’une exposition, une bourse d’études de 3 ans à Paris en 1889.
Il est sensible aux grands mouvements théoriques qui agitent Paris à cette époque. Le divisionnisme, mais surtout les symbolistes et les Nabis. Il en déduit que « L’appareil photo ne peut pas concurrencer le pinceau et la palette tant que l’on ne peut pas l’utiliser au Paradis ou en Enfer. »
À l’époque de notre tableau, il est encore assez proche techniquement du divisionnisme cher à Seurat et Signac, et pour la lumière, de l’impressionnisme des séries de Claude Monet. Il reprend la Seine à différentes heures du jour comme s’il s’agissait de Meules, de la façade de la cathédrale de Rouen (Monet), ou du canal du Loing (Sisley). Il y exprime ses états d’âme au moins autant qu’il cherche à capter la lumière.. On connaît au moins 9 versions de notre tableau du jour, dont l’étude ci-dessous.
La Seine à Saint-Cloud, 1890, huile sur carton, 17 x 33 cm, Edward Munch,collection particulière.
08/04/2016
Photos 1 et 2 : Courtesy The Athenaeum, rocsdad