Marée basse à Varengeville, 1882, Claude Monet, hst, 60 x 81 cm, Musée Thyssen-Bornemisza, Madrid.
Après les années noires de Vétheuil (mort de sa femme Camille, vie avec Alice et les huit enfants, manque d’argent chronique), Claude Monet et sa famille recomposée ont déménagé à Poissy en décembre 1881. À peine installé, Claude Monet part seul pour deux mois, en plein hiver, à Pourville, près de Dieppe, et va en rapporter une quarantaine de paysages, ainsi que quelques portraits et natures mortes effectués les jours de pluie.
Il y retournera le 15 juin avec compagne et enfants et louera la villa Juliette pour trois mois, mais l’effet villégiature l’empêche alors de travailler au calme. Malgré les efforts qu’ils coûtent à Monet (« ce que j’ai commencé de toiles est insensé, mais hélas sans pouvoir arriver à rien terminer » écrit-il), les paysages de 1882 sont parmi ses plus belles marines . Durand-Ruel en achètera cinquante durant l’année.
Ici la composition est très solide, très géométrique, un triangle sur la droite partagé entre falaise et estran, le ciel et le sable qui se partagent presque symétriquement le reste de la toile. Mais c’est naturellement la lumière et les nuances de couleurs qui surprennent, puis attirent et finalement envoûtent.
06/05/2016
Photo The Athenaeum licence PD-Art Usr kohn1fox