L’Été, 1894, hst, 73,7 x 93,5 cm, Mary Cassatt, Hammer Museum, UCLA School of the Arts and Architecture, Los Angeles (CA), BrCR240
Une jeune femme et une fillette observent cinq canards. Si Mary Cassatt était, comme l’a écrit son biographe Achille Ségard, d’abord le peintre des enfants et des mères, elle aimait, en bonne impressionniste, travailler à l’extérieur, « sur le motif » comme disait Cézanne. Pour être tranquille, et avoir suffisamment de place et de variété dans ses compositions, elle a acheté le château de Beaufresne, au Mesnil-Théribus (Oise). Elle y passait les mois d’été tout en pouvant, à partir de 1900, rejoindre en deux heures, en automobile, son domicile parisien, proche des Champs-Élysées [10, rue Marignan depuis 1887].
Alors que dans certains de ses tableaux de la même période elle se rapproche des techniques des nabis (grands aplats uniformes de couleur – par exemple Promenade en Bateau (Antibes) à la NGA Washington), elle reste fidèle ici à une technique plus impressionniste, en virgules pour la surface de l’eau, aux harmonies complémentaires.
Elle n’a pas oublié de mettre un peu d’orangé, de marron, et de lavande pour accentuer la lumière.
Jour d’été, 1879 , hst, 45,7 x 75,2 cm, Berthe Morisot, National Gallery, Londres (dépôt de la Tate Gallery), Catalogue CMR 79.
En cet été 1879, Berthe Morisot est maman d’un petit bébé de 10 mois (Julie Manet). Il n’est pas question de voyager trop loin. Alors Berthe va peindre au bois de Boulogne. Elle aime peindre des personnages en plein air et elle fait poser des jeunes femmes. Sont-elles des modèles professionnelles ? des relations de l’artiste ? Ce tableau a été peint 15 ans avant le précédent. La remarque sur les contrastes de couleurs du tableau précédent s’applique évidemment aussi à celui-ci.
La comparaison des deux tableaux permet de voir à quel point Berthe est impressionniste par excellence. Son dessin est moins précis que celui de Mary Cassatt, moins réaliste, mais le charme qui s’en dégage, s’il est différent n’est en rien inférieur.
Le tableau de Berthe Morisot fait intervenir le spectateur avec cette jeune femme qui regarde le peintre, donc le spectateur, alors que celui de Miss Cassatt nous laisse à l’extérieur de l’intimité de la jeune femme et son enfant. Le spectateur complice ? ou voyeur ? À vous de choisir !
Retrouvez tous les tableaux de Cassatt ICI et ceux de Morisot ICI
21/01/2016
Photos wikimedia commons
1 Berthe_Morisot_-_Sommertag_-_1879.jpeg Usr Mefusbren69
2 Mary_Cassatt_-_Summertime_-_1894.jpg Usr Jan023