Le Bord de mer à Palavas, Gustave Courbet
Le Bord de la mer à Palavas, 1854, hst, 37 x 46 cm, Gustave Courbet, Musée Fabre, Montpellier.
Cette année-là, l’artiste franc-comtois fait connaissance avec la Méditerranée. Il a été invité par l’un de ses collectionneurs principaux, Alfred Bruyas. Il écrit : « La découverte du littoral près de Palavas m’émerveille. Il faut que j’arrive à traduire l’immensité de ce paysage infini. Je suis si loin des sombres forêts de mon enfance… ».
La mer n’est pas encore un des éléments de prédilection de Courbet, même s’il est déjà allé au bord de la Manche. L’artiste, dont la modestie n’a jamais été la principale qualité, veut glorifier sa rencontre avec les éléments marins. On associe très souvent à cette peinture la phrase que le peintre a aussi écrite à cette époque à l’écrivain Jules Vallès : « Ô mer, ta voix est formidable, mais elle ne parviendra pas à couvrir celle de la Renommée criant mon nom au monde entier ! ». Ce n’est pas le spectacle de la mer qui intéresse Courbet, mais le face à face avec l’immensité et la puissance de la mer, qu’il estime moins fortes que sa puissance à lui, Courbet. Il ne représente aucun élément pouvant faire dériver le regard (voiliers, promeneurs).
Ce tableau a été repris et pastiché quelques années plus tard, en 1865, par James Abbott McNeil Whistler sous le titre Harmonie d’Azur et d’Argent (Isabella Stewart Gardner Museum, Boston), mais son titre premier était Courbet – au bord de la mer. Whistler venait de passer quelques jours avec Courbet à Trouville. Il avait aussi présenté à ce moment Joanna Hiffernan à Courbet, mais ceci est une autre histoire.
Harmony in blue and silver: Trouville, 1865, 50 × 76 cm, James Abbott McNeil Whistler, Isabella Stewart Gardner Museum, Boston (MA)
16/12/2015
Photo 1 wikimedia commons Courbet-Mer-à-Palavas-Fabre Usr: Tancrède
Photo 2 wikimedia commons James_Abbot_McNeill_Whistler_007.jpg Usr: Eloquence