31/08/2015 Portrait de Richard Bühler sur un voilier, Giacometti

31082015_Giacometti - Portrait de Richard Bühler

C’est la rentrée ! Heureux de vous retrouver ! Restons encore un peu dans l’ambiance vacances avec le tableau du jour. En jouant en plus aux jeu des 7 familles !

• Portrait de Richard Bühler dans un voilier, 1913, Giovanni Giacometti, collection particulière.
Dans la famille Giacometti, je voudrais… le père, celui d’Alberto et de Diego. Moins connu en France que ses enfants, Giovanni Giacometti (1868-1933) est une star en Suisse.
Impressionniste, divisionniste, expressionniste, nombre de qualificatifs lui ont été attribués. Il a étudié à Paris de 1887 à 1890 avec le pompier Bouguereau et, malgré cela, il est devenu un magicien de la couleur. Ami de Cuno Amiet et de Giovanni Segantini avec qui il a travaillé, il a exposé avec eux ainsi qu’avec Ferdinand Hodler. D’abord inspiré par Van Gogh et Segantini, Giovanni élabore une œuvre très personnelle, inspirée par la mouvance parisienne mais réalisée dans le calme de son village ensoleillé de Stampa (Grisons).
Giovanni a fait la connaissance des collectionneurs Hahnloser-Bühler (Villa Flora, Winterthur) en 1907 et est devenu leur ami, comme le sont aussi devenus Bonnard, Hodler ou encore Vallotton.
Richard Bühler (1879-1967) était le cousin d’Hedy Hahnloser-Bühler. Il a été aussi entre 1912 et 1939 le président du groupe d’industriels et médecins, fondateurs du Kunstmuseum de Winterthur.

Les fidèles de VisiMuZ pourront aussi comparer le tableau du jour avec le tableau d’Édouard Manet « En bateau » (au Met à New York), peint 40 ans plus tôt.

Photo Courtesy The Athenaeum, Irene

Dormeuse nue dans la clairière, Henri Cross

01082015_Cross_Grenoble

• Dormeuse nue dans la clairière, 1907, 27,2 x 34,2 cm, Henri-Edmond Cross, musée de Grenoble.
Henri Cross (1856-1910) s’était installé au Lavandou dès 1891. Il y est mort jeune des suites d’un cancer et est enterré au Lavandou. Cross et Théo van Rysselberghe (voir notre publication de jeudi) étaient voisins à Saint-Clair. ils partageaient les mêmes modèles et les mêmes paysages. Mais chacun avait sa sensibilité et Cross est resté plus longtemps adepte du divisionnisme qui les avait réunis. À partir de 1900, il s’affranchit de la réalité pour ses couleurs. Coloriste imaginatif et puissant, il va influencer dès 1904 Henri Matisse, Albert Marquet, Charles Camoin et Jean Puy, qui lui rendent fréquemment visite. Le Fauvisme qui va éclater lui doit beaucoup. Ainsi la célèbre toile de Matisse, « Luxe, calme et volupté » (centre Pompidou) a été peinte à Saint-Tropez alors que Matisse s’y trouvait avec Cross et Signac.
Notre dormeuse du jour clôt notre série des bords de mer et des baigneuses. Il est temps pour nous de faire comme elle, d’aller nous reposer au soleil…
Nous vous remercions pour l’enthousiasme que vous nous montrez chaque jour et vous retrouverons le lundi 30 août, pour de nouvelles parutions. Bonnes vacances à toutes et tous !
N’oubliez pas de télécharger sur votre tablette au moins une monographie VisiMuZ
pour bronzer en compagnie de vos peintres préférés !
Pour les retrouver, cliquez ici

01/08/2015

Photo wikimedia commons Dormeuse_nue_dans_la_clairière,_Cross Usr Xaradnam

Le Port de Nice, Berthe Morisot

31072015_Morisot_Dallas_Nice

Le Port de Nice, 1881-82, Berthe Morisot, Dallas Museum of Art.

Les tableaux de Nice et tous les autres dans la monographie par VisiMuZ ici

Pendant l’hiver 1881-82, la famille Manet-Morisot a vécu à l’hôtel Richmond, c’est-à-dire au-dessus du port. Pour se trouver au plus près de ses sujets et éviter de devoir peindre sur un quai encombré par les promeneurs, Berthe se faisait conduire par un pêcheur sur une barque au milieu du port. Sa fille Julie a écrit dans son journal : « Maman peignait en barque au milieu du port et moi je la regardais du quai, ayant bien envie d’aller avec elle dans le bateau puis en même temps en ayant très peur. »
L’eau est le vrai sujet de cette toile, qui contraste avec l’étrave du bateau blanc. À l’arrière-plan, un fouillis de coques et de mats masque les immeubles des quais. Berthe pouvait ensuite terminer ses toiles depuis la fenêtre de sa chambre. Elle a choisi de présenter ce tableau à l‘avant-dernière exposition impressionniste de 1882. Son sujet principal est ici le reflet de la lumière dans une eau chahutée par le vent et les mouvements dans le port.

31/07/2015

Dim 38,1 x 46,3 cm
Photo wikimedia commons Morisot_Port_of_Nice_DMA Usr Kelson

Baigneuses sous les pins, à Cavalière, Van Rysselberghe

 

30072015_Rysselberghe_Cavalière

Baigneuses sous les pins, à Cavalière, 1905, Théo van Rysselberghe, collection particulière.

En 1905, Théo van Rysselberghe (1862-1926) se fait construire par son frère architecte la villa « Le Pin » au Lavandou, près de la plage de Saint-Clair. Il rejoint ainsi ses amis néo-impressionnistes dans le Var. Depuis 1892, Cross habitait aussi au Lavandou et Signac à quelques kilomètres, à Saint-Tropez.
Le thème de prédilection de Théo devient alors les baigneuses en groupe, thème qu’il glorifiera jusqu’à sa mort. On reconnaît ici la plage de Cavalière avec au fond à droite le rocher devant le cap Nègre (juste au-dessus se trouve aujourd’hui la villa de madame Bruni-Tedeschi, qui y reçoit l’été sa fille Carla et son gendre…) et la silhouette caractéristique de l’île du Levant. Il est manifeste que la liberté avec laquelle évoluent ces jeunes femmes dans un paysage qu’elles habitent complètement nous semble aujourd’hui irréelle, entre parasols, crèmes à bronzer, et autres jet-skis.
Même si le divisionnisme de ses premières amours se perçoit encore, c’est d’abord par un dessin assez réaliste, une lumière puissante et des couleurs très claires que Théo van Rysselberghe ici nous envoûte joliment.

N.B. : la municipalité du Lavandou a mis en place depuis la maison de Théo un « chemin des peintres », pas très évident à trouver, mais qui permet de juxtaposer le paysage réel et des reproductions de tableaux de Van Rysselberghe et de Cross. Un joli et instructif but de promenade pendant les vacances.

30/07/2015

Dim 81.5 cm x 100.5 cm photo courtesy Athenaeum, rocsdad

Bateaux de pêche sur la plage aux Saintes-Maries-de-la-mer, Van Gogh

Bateaux de pêche sur la plage aux Saintes-Maries-de-la-mer

Bateaux de pêche sur la plage aux Saintes-Maries-de-la-mer, juin 1888, Vincent van Gogh, musée Van Gogh, Amsterdam.

Pour retrouver ce tableau dans la biographie enrichie par VisiMuZ, cliquez ici
Vincent est arrivé en Arles fin février 1888. En juin, il décide d’une escapade. Il prend 3 toiles avec lui et monte dans la diligence pour les Saintes-Maries-de-la-mer. Après 5 heures de voyage il arrive et écrit à Théo (lettre 619) : « Je ne crois pas qu’il y ait 100 maisons dans ce village ou dans cette ville. Le principal édifice après la vieille église, forteresse antique, est la caserne.  »
Dans la même lettre à Théo, il laisse paraître son enthousiasme « La Méditerranée a une couleur comme les maquereaux c’est à dire changeante – on ne sait pas toujours si c’est vert ou violet – on ne sait pas toujours si c’est bleu – car la seconde après le reflet changeant a pris une teinte rose ou grise. »
Il n’en oublie pas d’être peintre : « Je me suis promené une nuit au bord de la mer sur la plage déserte. C’était pas gai mais pas non plus triste, c’était – beau. Le ciel d’un bleu profond était tacheté de nuages d’un bleu plus profond que le bleu fondamental, d’un cobalt intense, et d’autres d’un bleu plus clair – comme la blancheur bleue de voies lactées. Dans le fond bleu, les étoiles scintillaient claires, verdies, jaunes, blanches, rosées – plus claires, plus diamantées, davantage comme des pierres précieuses que chez nous – même à Paris.– c’est donc le cas de dire opales, émeraudes, lapis, rubis, saphirs. La mer d’un outremer très profond – la plage d’un ton violacé et roux pâle il m’a semblé – avec des buissons. »
Parmi les 3 tableaux résultats de de ce voyage, reproduits tous les trois dans « Van Gogh » par VisiMuZ, 2 sont à Amsterdam, le 3e est à Moscou (musée Pouchkine) .

18/09/2015

Dim 65 x 81,5 cm
photo wikimedia commons Vincent_van_Gogh_-_Vissersboten_op_het_strand_van_Les_Saintes-Maries-de-la-Mer_-_Google_Art_Project Usr DcoetzeeBot

28/07/2015 August Blue, Henry Scott Tuke, Tate Britain

August Blue Tuke

• August Blue, Henry Scott Tuke, 1893-1894, Tate Britain, Londres.
Henry Scott Tuke (1858-1929) fait partie de ces grands oubliés de l’histoire de l’art. Son œuvre est composée de portraits (de commande), mais surtout de marines ou de paysages avec des bateaux, et de portraits de jeunes hommes, le plus souvent nus. Ami d’Oscar Wilde, il a été aussi le portraitiste de T.E . Lawrence (Lawrence d’Arabie). Dans l’Angleterre d’abord victorienne, puis le Londres du début du siècle, il a été ostracisé. Sa cote sur le marché de l’art est devenue plus importante (toiles souvent au-delà de 100 000 euros) depuis qu’il a été étiqueté et récupéré comme peintre gay dans les années 1970-80. Ce n’est que justice pour un peintre à la facture souple, aux couleurs éclatantes et dont la joie de vivre se perçoit sur la toile.
Certains de nos lecteurs pourront aussi remarquer une analogie entre la peinture de Tuke et les aquarelles que dessinait Pierre Joubert pour la collection « Signe de piste », bien connue des scouts.
À cette époque, les baigneurs ou baigneuses réalistes étaient encore rares. Courbet avait montré la voie, Bazille l’avait suivi avec son pêcheur au filet en 1868,mais les ruisseaux et rivières étaient le theâtre de leur bain et le baigneur de Caillebotte (1884, Boston) était dans sa chambre, sur le point de … prendre son bain,. Tuke comme Thomas Cole de l’autre côté de l’Atlantique, changeaient le regard du spectateur.
Et… demain, nous arriverons en Méditerranée.

Photo Courtesy The Athenaeum, Irene

27/07/2015 Le Port de La Rochelle, Corot

Le Port de La Rochelle, Corot

• Le Port de la Rochelle, 1851, Camille Corot, Yale University Art Gallery, New Haven (CT)
Lors de ce voyage à La Rochelle, Corot (1796-1875), pour notre plus grand plaisir, renoue avec le style de sa jeunesse en Italie. Loin des grisailles de sa maturité, les bâtiments, solidement architecturés, sont illuminés par la lumière du soleil océanique, si différent de celui de la Méditerranée.
Écoutons comment Renoir, dans des propos rapportés par Vollard, parle de l’artiste.
« Corot pouvait faire tout ce qu’il voulait, il était encore de l’ancien temps ; il corrigeait la nature… Ils étaient tous là à répéter que Corot avait tort de retaper ses études à l’atelier. J’eus le bonheur de me trouver, un jour, en présence de Corot ; je lui parle de la difficulté que j’avais à travailler dehors : « C’est que, me répondit-il, dehors, on ne peut jamais être sûr de ce que l’on fait. Il faut toujours repasser par l’atelier. » Et cela n’a pas empêché Corot de rendre la nature avec une réalité qu’aucun « impressionniste » n’a jamais su atteindre ! Ces tons de pierre de la cathédrale de Chartres, ces briques rouges des maisons de la Rochelle, ce que j’ai peiné à essayer de rendre ça comme il le rendait, lui ! »

Dim 50,5 x 71,8 cm
Courtesy The Athenaeum, rocsdad

25/07/2015 Baigneuses, plage du Pouldu, Maurice Denis

25072015_Denis_Pouldu_PPalais

• Baigneuses, plage du Pouldu, 1899, Maurice Denis, Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la ville de Paris.

Que s’est il passé entre 1889 et 1899 au Pouldu. ? Souvenons-nous ! Avant-hier, nous découvrions un premier nu de Gauguin en Bretagne, mais il faut attendre son départ pour Tahiti pour voir ce thème revenir souvent dans sa peinture. Renoir et d’autres peignaient des nus en plein-air, mais il s’agissait le plus souvent de leurs compagnes.
Mais en 1893 paraît un livre d’Heinrich Pudor intitulé « Nacktkultur » (Culture du nu) et le naturisme commence à se développer y compris semble-il au Pouldu. Les 30 premières années du XXe siècle seront celles des baigneuses nues (ainsi le Vallotton d’il y a quelques jours), avant que la peste brune et son cortège d’interdictions puis la guerre les fassent disparaître du paysage artistique.
Maurice Denis est le peintre de nus sensuels, que son engagement catholique ramène très souvent à des compositions de Mères et enfant, comme ici . Les nuances de sa palette sont aussi tout à fait particulières. Elles se retrouveront chez certains Fauves comme Othon Friesz.

À lundi !

Dim 73 x 100 cm – Photo courtesy The Athenaeum, Irene

Bord de mer, régate à Villers, Gustave Caillebotte

Caillebotte, Bord de mer, régate à Villers

Bord de mer, régate à Villers, 1880-84, Gustave Caillebotte, galerie Schmit, Paris.

De Caillebotte (1848-1894), on connaît le peintre de Yerres (la propriété familiale) puis celui du Petit-Gennevilliers (sa propriété à côté du Cercle de la Voile de Paris) le long de la Seine. Mais Gustave partait l’été vers le Havre et Houlgate (à côté de Villers), où il envoyait ses voiliers. Son capitaine Joseph Kerbratt, employé à l’année, se chargeait du convoyage.
Tout le petit monde de l’art se retrouvait dans la région. Gaston Bernheim, célèbre marchand d’art parisien avait même accolé à son patronyme originel la mention « de Villers » pour se distinguer des autres membres de la famille, marchands d’art comme lui. Gaston deviendra aussi en 1899 le beau-frère de Félix Vallotton (qui passera ses étés à Étretat, puis Honfleur).
Ce tableau est le tout premier de l’artiste sur lequel se trouve un voilier. Caillebotte est ici plus sensible ici aux nuances de la plage, de la mer, et du ciel.

24/07/2015

Dim 74 x 100 cm Photo Courtesy The Athenaeum, rocsdad

Dans les vagues, ou Ondine, Paul Gauguin

Gauguin – Dans les vagues, ou Ondine

Dans les vagues, ou Ondine, 1889, Paul Gauguin, Cleveland Museum of Art (OH)

En 1889, Paul Gauguin est en Bretagne, et jusqu’à présent il n’a peint dans l’eau que des baigneuses habillées (Musée national d’art occcidental, Tokyo) et des très jeunes baigneurs nus. Certes en Martinique en 1887, il a commencé à peindre des baigneuses, mais de retour en métropole, il n’avait sans doute pas trouvé de modèle à Pont-Aven pour ce thème. Et il lui faudra attendre encore 3 ans avant de peindre ses Tahitiennes sur la plage (Metropolitan Museum of Art).

Ondine fait la part belle à l’esthétique nabi. Composition s’éloignant du réalisme et construction d’un espace abstrait du tableau, contrastes forts des verts et orange, on n’est pas loin du symbolisme.

V. Jirat-Wasiutynsk, décortiquant l’œuvre de Gauguin, évoque à propos de cette jeune femme « sa sexualité offerte aux vagues » et « une étreinte dramatique avec la nature »
À retrouver avec tout Gauguin dans sa biographie enrichie par Charles Morice chez VisiMuZ : ICI.

23/07/2015

Dim 92 x 72 cm
Photo wikimedia commons File:Paul_Gauguin_-_%22In_the_waves%22_or_%22Ondine%22_-_1889.jpg Usr : Eloquence

La Villa des Falaises à Sainte-Adresse, Alfred Stevens

Quand un Belge peignait Sainte-Adresse, 30 ans avant qu’elle ne devienne capitale de la Belgique !

La Villa des Falaises à Sainte-Adresse, Alfred Stevens

La Villa des Falaises à Sainte-Adresse, 1884, hsp, 67,2 x 92 cm, Alfred Stevens, Minnesota Marine Art Museum Winona (MN)

Dès les années 1860, Sainte-Adresse était devenue la station balnéaire la plus proche de Paris, au terminus de la ligne de train, ou pour ceux qui préféraient venir par la Seine, au terminus de la ligne du vapeur. Courbet, Boudin, Jongkind et Monet ont invité leurs amis au Havre et on y trouve bientôt Whistler, Bazille, ou encore Caillebotte (qui fréquentait aussi beaucoup la Société des Régates du Havre). Parmi eux, Alfred Stevens (1823-1906), Belge de Paris, connu d’abord dans les années 60 comme le peintre de la Parisienne élégante. Ami de Manet, puis de Berthe Morisot, il s’essaie pour notre plus grand plaisir à partir des années 1880 à la peinture de plein air et aux marines.

Notre tableau du jour est une parfaire synthèse de ces deux tendances. Le japonisme à la mode est aussi ici présent (voir l’ombrelle renversée), pour un tableau plein de charme.

Il a quitté une collection particulière pour rejoindre le Minnesota Marine Art Museum à Winona (MN), au nord-ouest de Chicago. La vente a eu lieu chez Sotheby’s à New York le 8 novembre 2012, il a été vendu pour la somme de 626 500 dollars (avec les frais),

Par un hasard amusant, 30 ans plus tard, après l’occupation de la Belgique par les troupes allemandes, Sainte-Adresse devint du 13 octobre 1914 au 11 novembre 1918 la capitale administrative du royaume, cédée temporairement au gouvernement belge pour la durée de l’occupation, afin que celui-ci ne soit pas un gouvernement en exil.

22/07/2015

Photo courtesy The Athenaeum, Irene

Baigneuse assise, Renoir

Renoir ²#8211; Baigneuse assise

Baigneuse assise, ca 1882-85, Pierre-Auguste Renoir, collection particulière.

Les baigneuses des années 1883-85 font partie des plus célèbres tableaux de Renoir. Elles ont pour point commun d’avoir été pour l’essentiel réalisées en atelier à Paris, d’après des esquisses de décor prises sur le vif en Italie en 1881-82 ou à Guernesey lors de l’été 1883. Celle lente maturation aboutira aux « Grandes Baigneuses » de 1887 (Phildadelphia Museum of Art) qui ont tant déconcerté les amateurs et les critiques, par leur dessin devenu « ingresque ». Le dessin de cette jeune femme est déjà très loin de la période impressionniste. Sans être précisément définis par une ligne, les contours du corps se démarquent du fond par le jeu des lumières, des ombres et des contrastes. Renoir, comme pour d’autres baigneuses de cette période, a complètement éliminé le ciel de sa composition.

Le fond est traité dans des tons bleus plus froids qui se distinguent fortement des tons chauds de la carnation de la peau de la jeune femme, certainement un modèle professionnel.

Le tableau a d’abord appartenu à Arsène Houssaye (1814-1896), écrivain, critique, administrateur de la Comédie-Française.

Retrouvez-le dans son contexte dans la biographie de Renoir par Ambroise Vollard, chez VisiMuZ ici.

21/07/2015