Pierre-Paul Rubens (1577-1643)
Gustav Klimt (1862-1918), entre femmes et paysages
Repasseuses, Edgar Degas, musée d’Orsay.
Repasseuses, ca 1884-86, huile sur toile, 76 x 81,5 cm, Edgar Degas, musée d’Orsay.
La période 1850-1940 n’a pas seulement été une parenthèse exceptionnelle pour la peinture en France, elle l’a aussi été pour les critiques et historiens de l’art. Gustave Geffroy, fondateur de l’académie Goncourt, est l’un de ces merveilleux critiques. Dans La vie artistique, en 1894, il commente ainsi notre tableau du jour, dix ans à peine après sa réalisation. Serait-il encore possible en 2017 d’être aussi impliqué dans la création contemporaine ?
« Ce n’est pas sur une table à modèles que l’humanité défile. Il faut aller la chercher là où elle est. Degas l’a fait. Il s’est d’abord épris de ce qu’il entrevoyait tout au long de son chemin, des arrangements de personnages groupés dans l’espace étroit des boutiques. Il s’intéressa au labeur jovial des blanchisseuses, qui séjournent, vêtues de blanc, molles et apoplectisées, dans les salles surchauffées par le poêle. Elles absorbent de forts ragoûts arrosés de litres de vins. Elles suivent un régime qui doit fatalement dilater leur estomac et enfler leurs chairs. Tout le monde les a vues ainsi, à travers les carreaux de leurs magasins tout blancs et tout bleus de linge, installées comme des matrones au milieu de leurs ouvrières, débonnaires et flasques, sirotant leur café et surveillant la jeunesse. C’est de cette façon que Degas les a surprises et dessinées, dans une chaleur d’étuve, haletantes sous la camisole, présidant au régulier nettoyage du linge sale de l’humanité. »
Acheté par le comte Isaac de Camondo, ce tableau a ensuite fait partie de son exceptionnelle donation au musée du Louvre en 1911. Ce n’est pas l’État, mais d’abord Camondo et les autres généreux donateurs qui ont permis que les collections d’Orsay soient maintenant aussi riches. Caillebotte a initié le mouvement en 1894, qui s’est poursuivi jusqu’à la donation de Spencer et Marlene Hays en 2016,.
Pour en savoir plus sur Degas, vous apprécierez la monographie importante que lui a consacrée Paul Jamot. À découvrir en cliquant sur la couverture ci-dessous !
Pour mieux connaître le musée d’Orsay, nous vous conseillons le livre La Peinture au musée d’Orsay, avec ses 360 reproductions de tableaux, et toutes les anecdotes qui les accompagnent. À découvrir en cliquant sur la couverture ci-dessous !
Photo Courtesy The Athenaeum, rocsdad
Triple portrait d’Yvonne Lerolle, 1897 – Maurice Denis
Triple portrait d’Yvonne Lerolle, 1897, huile sur toile, 170 x 110 cm, Maurice Denis, musée d’Orsay
Il est certains noms rencontrés au hasard des musées alors que le nom du modèle n’évoque rien. Mais Les artistes, collectionneurs et marchands au XIXe siècle ont formé une famille aux ramifications complexes. Ainsi Yvonne Lerolle (1877-1944) est la fille d’Henry Lerolle, un peintre ami de Renoir. Donc Yvonne se fait d’abord faire le portrait par Pierre-Auguste (portrait que l’artiste gardera jusqu’à sa mort en 1919). Grâce à Degas, Yvonne épouse ensuite Eugène Rouart. Eugène et Yvonne deviendront les modèles pris par André Gide pour sa trilogie L’École des femmes, Robert et Geneviève. André Gide, à la fois homosexuel et mari de Madeleine depuis 1895, aura plus tard une fille, d’Élisabeth, la fille de Théo van Rysselberghe.
Quant à Christine Lerolle (1879-1941), la petite sœur d’Yvonne, elle a aussi épousé un Rouart, Louis. Le troisième frère, Ernest Rouart, a épousé Julie Manet, la fille d’Eugène Manet et de Berthe Morisot, donc la nièce d’Édouard Manet.
Non, il ne s’agit pas de name dropping, mais en quelques lignes avec simplement trois frères et leurs épouses, dont deux sœurs, nous avons croisé Renoir, Degas, Manet, Morisot, van Rysselberghe, et côté littérature Gide et le cousin par alliance de Julie Manet, un certain Paul Valéry. Côté musique, Ernest Chausson est l’oncle des deux sœurs Lerolle et Claude Debussy un ami proche. Les dîners de famille et d’amis devaient être assez animés.
Maurice et Marthe Denis, seulement de huit ans plus âgés qu’Yvonne étaient aussi proches de la famille. Maurice Denis est rentré dans le cercle des Lerolle-Rouart par l’oncle Ernest Chausson, son premier client, devenu son ami. Les deux familles passeront ensemble un mois à Fiesole près de Florence à la fin de 1897.
Ce magnifique tableau symboliste est donc d’abord un témoignage de leurs liens. Et si Maurice a peint la jeune Yvonne, c’est sa femme Marthe qui a peint le cadre du tableau.
Trois fois la même personne, comme trois aspects de sa personnalité, c’est aussi un clin d’œil aux Poseuses de Seurat (fondation Barnes, études à Orsay), qui avait peint dans sa toile trois fois le même modèle. Le procédé est très ancien, il a été utilisé par exemple par Philippe de Champaigne pour Le Cardinal de Richelieu (National Gallery, Londres).
Ce portrait d’Yvonne Lerolle est entré à Orsay en 2010. Dominique Bona a écrit en 2012 un livre consacré aux sœurs Lerolle. Deux sœurs, Yvonne et Christine Rouart, les muses de l’impressionnisme (Grasset).
Retrouvez ce tableau de Maurice Denis et 700 autres (dont 360 illustrés) dans le livre La peinture au musée d’Orsay, paru chez VisiMuZ.
Photo wikimedia commons Denis_yvonne_lerolle licence CC-Pd-Mark Usr Pimbrils
La peinture au musée d’Orsay
Anders Zorn (1860-1920) et le nu en plein air
Paul Guigou (1834-1871) et la lumière provençale
Le Hameau de Lourmarin, Paul Guigou
Le Hameau de Lourmarin, 1868, Paul Guigou, huile sur toile, 25,5 x 41 cm, collection particulière
Attention, peinture addictive ! Paul Guigou (1834-1871) n’a pas eu le temps de connaître la célébrité de son vivant. Il est mort en 1871 (quelques mois après Bazille, mais d’une congestion cérébrale et pas à la guerre). Il a eu le temps de fréquenter les Manet, Sisley, Monet, Bazille au café Guerbois à Paris et puis il tomba complètement dans l’oubli après sa mort. Les Duranty, Geffroy, Duret, Mauclair, Mantz, Zola dont les articles encensaient ou anéantissaient les peintres, ont zappé Guigou après sa mort . Mais depuis 30 ans quelle revanche ! La lumière de Guigou, son dessin resté classique mais sans sècheresse, rencontrent un succès grandissant, d’abord et surtout outre-atlantique.
S’il a peint Marseille ou l’Estaque, Guigou est d’abord le peintre de la Durance et du Lubéron, des rivières à sec l’été, des lavandières, des champs et des rochers. Ici il nous montre une vue bucolique et délicate de Lourmarin, avant Albert Camus (qui y est enterré), avant les hordes d’estivants.
Mais quand on parle de la découverte de la lumière et de la peinture claire par les impressionnistes après 1870, il ne faut pas oublier que quelques-uns en Provence ou ailleurs avaient déjà un peu avant capté la lumière, et l’air qui passe entre les fleurs des champs.
Découvrez Guigou dans le livre publié chez VisimuZ, avec plus de 100 tableaux !
Photo Lourmarin : Courtesy The Athenaeum, rocsdad
Degas et la petite danseuse de quatorze ans ! Combien ?
Introduction – Une grande enquête de VisiMuZ.
Si Degas attachait une grande importance à sa petite danseuse, elle suscite tout autant de passion un siècle après la mort de son créateur. L’original en cire a été radiographié en 2010 dans les moindres détails (article de Patricia Failing – voir plus loin) pour vérifier si le troisième plâtre pouvait venir d’une version antérieure de la sculpture. Les dessins préparatoires ont été scrutés afin d’évaluer si l’évolution des proportions était plausible. Les enjeux sont tels que les noms d’oiseaux ont fusé. Lire par exemple Gregory Hedberg en désaccord avec sa confrère française sur les commentaires de William D. Cohan.
Cet article est la suite d’un article publié sur le blog le 4 octobre 2013 sous le titre Multiples ou uniques ? Les répliques des grands artistes – ici. À la fin de ce premier article, nous attirions l’attention sur la différence entre répliques et copies en indiquant que : « Parfois le marché se mêle aussi du processus. Il ne s’agit plus du tout de répliques mais de copies. On peut ainsi sourire de la multiplicité des Petite danseuse de quatorze ans d’Edgar Degas. Seule l’une d’elles est originale. Elle est en cire et à la National Gallery de Washington. Les vingt-neuf autres ne sont que des copies, fondues en 1922 après la mort de l’artiste. Aussi il n’est pas rare de retrouver la Petite Danseuse d’un musée à l’autre (Metropolitan, Orsay, Tate Britain, Philadelphie, Ny Carlsberg Copenhague, etc.) ce qui a grandement contribué à sa célébrité, mais aucune de celles que nous avons pu voir dans les différents musées n’est signalée comme copie. »
Nous faisions une erreur, en tout cas sur la forme, la législation actuelle autorise à parler d’originaux comme nous le verrons ci-après ! Sur le fond, l’enquête a été passionnante et nous révèle non seulement des faits mais tout un état d’esprit.
Nous ne parlerons pas aujourd’hui de la beauté de l’œuvre ou de sa laideur selon les commentateurs, de son originalité exceptionnelle, de ses vêtements, des sous-entendus philosophiques (Pygmalion et Galatée) qui entourent sa création et sont certainement importants dans la fascination qu’elle exerce. Nous ne détaillerons pas plus le scandale qui a suivi la présentation de l’original en cire, présenté sous verre à la 6e exposition impressionniste de 1881.
Pour la suite de l’histoire, nous avons cherché à en savoir plus et cherché les Petite danseuse de quatorze ans dans le monde.
A) Les Sculptures de Degas
Revenons au préalable sur la genèse de leur création.
Septembre 1917. Edgar Degas meurt. Son exécuteur testamentaire Paul Durand-Ruel, accompagné par un autre marchand, Ambroise Vollard, trouve dans son atelier La Petite danseuse de quatorze ans en cire, qui avait été exposée en 1881, mais aussi environ 150 sculptures d’études de danseuses, de chevaux, voire de baigneuses, en cire (et une en plâtre, le Torso). Certaines sont très abimées, d’autres en état de moyen à très bon. 73 statuettes sont ainsi préservées plus la Petite danseuse de quatorze ans. On sait aussi que plusieurs personnes vont intervenir sur ces statuettes pour les remettre en état avant leur moulage tel que le sculpteur Paul-Albert Bartholomé ou Albino Palazzolo, un fondeur d’Hébrard, dont nous reparlerons plus loin.
1918. Les héritiers de Degas décident de faire réaliser par la fonderie A. A. Hébrard à Paris, une édition de 22 exemplaires en bronze de chacune des sculptures en cire. 20 exemplaires seront proposés à la vente (marqués A à T), 1 exemplaire restera dans la famille de l’artiste, 1 exemplaire ira au fondeur (marqués HER) .
Un contrat est signé le 13 mai 1918 qui, entre-autres choses, valide ce nombre d’exemplaires.
1922. Les 74 moules sont prêts et la réalisation des bronzes commence. Pour la Petite Danseuse, qui est de taille plus importante, seuls dix exemplaires sont réalisés entre 1922 et 1927 (numérotés de A à J, mais pas toujours marqués de la lettre correspondante).
1922-31. L’exemplaire A est tout de suite vendu à madame Louisine Havemeyer (il fera l’objet d’un don au Metropolitan Museum of Art à sa mort en 1929) sur les conseils de Mary Cassatt. L’exemplaire B sert de modèle d’exposition et reste à la fonderie, les autres exemplaires sont vendus peu à peu à des particuliers ou des institutions. En 1931, Le Louvre acquiert la dernière pièce fondue, elle porte la lettre P (aujourd’hui à Orsay). Le Louvre acquiert aussi en 1931 la suite complète des soixante-treize sculptures moulées à partir des originaux en cire. Les exemplaires Q à T, évoqués plus loin, ont été réalisés jusqu’en 1931. Ces 25 exemplaires (en ajoutant les exemplaires HER, HER D., et modèle) seront plus loin la série I.
Une question annexe me taraude parfois : si les bronzes sont une œuvre originale, qu’en est-il des vêtements (la jupe ou le tutu, le ruban dans les cheveux) sur lesquels Degas n’a jamais posé la main ? Mais passons sur ce détail.
1932-1937. En dépit de la dépression économique, d’autres amateurs se font connaître auprès de la fonderie Hébrard (reprise alors par la fille d’Adrien, Nelly Hébrard) et la famille Degas. Ensemble, ils décident alors de continuer à exploiter le filon en réalisant d’autres moulages de la Petite danseuse de quatorze ans. Contrairement à la série précédente, ceux-ci ne sont pas identifiés par des lettres (qui correspondraient à une numérotation). Certains exemplaires ont été vendus par la Société des fontes à cires perdues A. A. Hébrard, d’autres directement par madame Jeanne Fèvre, la nièce de Degas. On sait simplement que le nombre d’exemplaires qui ont été coulées dépasse le nombre fixé par le contrat de 1918. En effet, entre 1938 et 1943, huit nouveaux exemplaires de la Petite danseuse de quatorze ans apparaissent sur le marché et viennent enrichir des musées et des collections privées (source : site fondation Bürhle à Zürich + catalogue Pingeot – voir annexe). Plus loin nous parlerons de la série II. Entre 1945 et 1955, cinq d’entre elles vont ensuite changer de main. En 1937, la fonderie Hébrard a fait faillite. Les archives de la Fonderie Hébrard indiquent 567 bronzes de Degas mais Anne Pingeot, dans le catalogue raisonné paru en 2003, dénombre pour les 74 sculptures 1380 bronzes au total.
1937. Après la faillite de la société Hébrard, Albino Palazzolo travaille à la fonderie Valsuani (ce qu’on apprendra beaucoup plus tard).
1949. Nelly Hébrard a racheté aux héritiers Degas les parts qui lui manquaient dans l’héritage Degas . Elle révèle au monde médusé que 69 des 73 cires originales ont survécu, de même que celle de la « Petite danseuse de quatorze ans ». Elle indique aussi que deux plâtres ont été réalisés de la « Petite danseuse de quatorze ans&#nbsp;». Madame Hébrard vend alors (et gagne 400 000 dollars de l’époque) les cires et le Torso de plâtre à M. Paul Mellon, via la galerie new-yorkaise, Knoedler & Company, Inc. Les plâtres vont à la National Gallery de Washington et au Joslyn Art Museum, Omaha (NE)
1955. Albino Palazzolo et Nelly Hébrard vont continuer à réaliser des bronzes à la fonderie Valsuani entre 1955 et 1964, tout en gardant le cachet Hébrard, et sans numérotation aucune (selon les archives Valsuani, cité par Walter F. Maibaum). Plus loin nous parlerons de la Série III.
1976. La galerie Lefevre à Londres expose une série inconnue de 73 bronzes de Degas marqués « modèle ». On apprend alors que les moulages originels n’ont pas été réalisés comme le veut la tradition à partir d’un plâtre mais à partir de ces bronzes d’un tout premier tirage, sur une initiative du fondeur Albino Palazzolo (source Arthur Beale) . Ces bronzes sont vendus en 1977 au Norton Simon Museum à Pasadena (Californie). Au sens de la loi depuis 1967, tous les tirages, en dehors de la série modèle deviendraient alors des surmoulages, donc des reproductions.
2001 Walter F. Maibaum fait une découverte à la fonderie Valsuani. Un troisième plâtre de la Petite danseuse de quatorze ans s’y trouve stocké, ainsi que ceux des 73 autres statuettes. Les plâtres auraient été livrés à la Fonderie Valsuani par Albino Palazzolo en 1955, mais il ne pouvait pas les utiliser pour de nouveaux exemplaires à vendre, afin que les exemplaires n’apparaissent pas comme différents de ceux fondus auparavant.
2004.Le Dr. Gregory Hedberg, directeur de l’Art Européen pour Hirschl &Adler Galleries à New York, publie ses recherches sur le troisième plâtre. Celui-ci aurait été réalisé par Degas lui-même entre 1887 et 1903. Après ce moulage, Degas a retravaillé comme à son habitude sur la statue de cire. Les deux plâtres posthumes de 1921 présentent donc des détails différents de ce troisième plâtre.
La série dite du troisième plâtre est alors, selon Maibaum et Hedberg, issue d’un ensemble réalisé par Paul-Albert Bartholomé. Les différents plâtres ont été créés sur une période de plusieurs années, de 1887 à 1912. Anne Pingeot, conservateur au musée d’Orsay, auteur du catalogue raisonné des sculptures de Degas, conteste la théorie du troisième plâtre.
Citons maintenant Walter F. Maibaum : « Ces bronzes moulés à partir d’autres bronzes sont désignés comme “surmoulages” (moulages réalisés à partir d’anciens moulages). Dans sa description, Arthur Beale note : “Il s’agissait, semble-t-il, de ce qu’on appelle un surmoulage, un bronze de la deuxième génération, non seulement plus petit, mais présentant une diminution des détails sur la surface, à la suite du processus de moulage”. Les surmoulages ne sont pas généralement considérés comme des “bronzes originaux” et, en fait, ils ne sont pas acceptés normalement par le monde de l’art. Les bronzes de Degas moulés par Hébrard figurent parmi les rares exceptions. »
2004-2010. “The Sculpture Degas Project Ltd” (créée par Maibaum, avec Benatov, le patron de Valsuani) a passé un accord avec les héritiers Degas afin de permettre la réalisation de nouveaux bronzes à partir de ces plâtres qui n’avaient pas servi. Cette fois, c’est bien le cachet de la fonderie Valsuani qui a été appliqué et “The Sculpture Degas Project Ltd” gère la vente des bronzes (dans le respect de la loi française indiquent-ils). Ces bronzes, sur plâtre et selon la technique de la cire perdue sont donc 2% plus grands que les bronzes réalisés à partir de la série « modèle » et seraient plus fidèles dans les détails que ceux d’Hébrard. Il a été vendu huit exemplaires de l’exemplaire Valsuani pour 7 M$ l’unité en moyenne (source Artnews). Nous parlerons de la série IV.
2013. Patricia Failing, professeur d’histoire de l’art à l’université de Washington, conteste dans Artnews la théorie du troisième plâtre avec quelques arguments intéressants ici
Conclusion VisiMuZ de la première partie :
Nous ne sommes pas conservateurs de musée, n’avons pas mesuré nous-mêmes les différents exemplaires, et n’avons pas d’avis a priori sur ces controverses. Nous sommes éditeurs de livres sur les beaux-arts, désireux de faire partager à nos lecteurs notre passion pour l’art, de leur montrer les œuvres les plus importantes et les autres. À ce stade nous constatons qu’à tout le moins la situation n’est pas claire.
Partons des faits :
a) Degas ne souhaitait pas qu’on réalise des moulages à partir de ses sculptures de cire. Mary Cassatt a fortement influencé pour que les moulages soient réalisés. Le musée d’Orsay indique dans sa notice du « Tub » « Cet artiste « distant » qui ne sculpte que pour lui, dit à Thiebault-Sisson en 1897 : « on ne verra jamais ces essais, nul ne s’avisera d’en parler […] D’ici ma mort tout cela se sera détruit de soi-même et cela vaudra mieux pour ma réputation » […] Son chef fondeur, Albino Palazzolo aura le talent de sauvegarder les cires originales en faisant l’édition à partir de copies en cires réalisées d’après des modèles en bronze ».
b) Il existe bien plus de bronzes de la Petite danseuse de quatorze ans que le nombre légal autorisé depuis 1967 (8 exemplaires) ou 1981 (12 exemplaires). Certains de ces exemplaires sont identifiés, d’autres pas. Selon la directive n°94/5/CE du 14 février 1994, à titre exceptionnel (c’est nous qui soulignons), pour les fontes de sculptures antérieures au 1er janvier 1989, la limite de huit exemplaires peut être dépassée.
c) Le texte de 1967 pour reconnaître un moulage comme œuvre originale était le suivant : « les fontes de sculpture à tirage limité à huit exemplaires et contrôlé par l’artiste ou ses ayants droits&160;». Il est clair que l’artiste Degas n’a rien contrôlé du tout et, au niveau des ayant-droits, il n’est pas certain que la probité ait toujours été de mise (voir les fontes Valsuani avec le cachet Hébrard par exemple).
La loi du 20 mai 1920 qui a institué le droit de suite précisait qu’il s’appliquait sur les ventes publiques d’œuvres d’art « à condition que les dites œuvres telles que peintures, sculptures, dessins, soient originales et représentent une création personnelle de l’auteur… ». La loi de 1967 a ajouté la notion de contrôle par les ayant-droits. De manière générale, les professionnels de l’art, institutions comme acteur du marché considèrent-ils comme des bronzes originaux ceux qui ont été tirés en nombre limité – ce nombre devant être « conforme aux usages » – lorsque les exemplaires ont été réalisés avant juin 1967 (citation de François Duret-Robert sur le site de l’association Camille Claudel). En définissant de manière floue, on ouvre la porte à certaines dérives !
d) le nombre d’exemplaires de la Petite danseuse de quatorze ans n’est pas connu avec précision. De plus, six des 20 exemplaires de la série I ne sont pas localisés, et onze ne sont pas marqués. Qui les possède ? Les fontes Valsiani marquées Hébrard et non identifiées (série III) sont-elles distinguables de celles de la série II.
e) en sus : pour tous les bronzes qui ont été réalisés à partir de la série « Modèle » suite à l’initiative d’Albino Palazzolo, il s’agit de surmoulages et le décret du 3 mars 1981 précise : « Tout surmoulage […] doit porter de manière visible et indélébile la mention Reproduction ». Au demeurant ceci ne concerne pas directement la Petite danseuse de quatorze ans qui a été réalisée à partir d’un plâtre. Mais quel est l’exemplaire de la Petite danseuse de quatorze ans du Norton Simon Museum ? (voir plus loin l’annexe)
En synthèse de la première partie ?
Peut-on parler d’œuvres originales quand personne ne sait combien d’œuvres ont été créées ? Peut-on parler de « tirage limité » puisque le tirage était dépendant de la demande et de la somme payée ?
Et si on étend ce concept à la photographie, l’impression à partir d’un ordinateur, etc. tous les musées du monde pourront avoir un « original » de Gerhard Richter, de Marcel Duchamp, etc.
B) Les Bronzes de la Petite danseuse de quatorze ans dans les musées
On a bien compris que la notion d’original dans ce cas était devenu un concept à géométrie variable. Mais cette icône du XIXe siècle draine des foules de spectateurs. Si l’on regarde de près le système mis en place on se doit de distinguer 4 séries (évoquée plus haut et numérotés par nous de I à IV)
– I – Les exemplaires marqués de A à T (complétés des exemplaires HER (x 2), HER D., et modèle), fondus chez Hébrard, et respectant le contrat de départ, qui pourraient correspondre à la notion d’œuvre originale même si la notion de rareté devient toute relative. Ils sont au nombre de 24 au moins.
– II – Les exemplaires non marqués réalisés entre 1932 et 1937 chez Hébrard. On en connaît au moins 8 (voir détail en annexe)
– III – Les exemplaires sauvages réalisés avec le cachet Hébrard à la fonderie Valsuani entre 1955 et 1964 et non identifiés. Nous n’avons pas trouvé d’information fiable à ce sujet.
– IV – Les exemplaires dits du troisième plâtre, réalisés chez Valsuani depuis 2008. Dans ce dernier cas, la législation a été respectée (8 + 4 épreuves d’artiste). Si ce troisième plâtre est un original de Degas, ce qui reste à démontrer plus fermement, on serait en présence de bronzes originaux (même plus de 120 ans après). Un exemplaire de la série IV est en photo ci-après. Original ? ou copie d’après Degas ?
Original en cire de Washington (à gauche) et exemplaire de la série IV (plâtre 3, Valsuani) en exposition à Sofia
Exemplaires A (Metropolitan museum, New York) et R (Ny Carslberg Glyptothek, Copenhague) de la série I
Sans rentrer dans les querelles d’experts et simplement pour savoir devant cette œuvre de quelle série elle provient, on pourrait demander aux institutions, maisons de vente, fondations, etc. que l’information soit transparente afin que le visiteur sache ce qu’il a devant lui. Mais est-ce le cas ?
Pour chacun des musées en annexe ci-dessous, nous avons répertorié les notices des sites Internet et le lien emmène sur la fiche du musée relative à la Petite danseuse de quatorze ans. L’étude n’est pas complète, certains exemplaires sont non localisés, mais elle permet déjà de se faire une idée assez claire des choix des institutions . Nous avons indiqué certains prix de vente quand nous les connaissions, ce qui permet de donner une idée des enjeux autour des identifications.
Conclusions
1) Même si des recouvrements peuvent exister entre les collections privées de la série 1 et celles de la série 2, et en supposant que les non-classés ne sont pas dans la série 3, on trouve a minima 30 bronzes différents (hypothèse basse, retenue par Orsay) et la réalité est certainement plus près ou au-delà de 40. En indiquer moins est peut-être simplement une erreur de relecture, ou une envie de valoriser l’exemplaire acquis. Le musée Bojmans de Rotterdam indique 25, la Tate Gallery 23 ! Les rédacteurs des notices savent-ils additionner ?
2) Les musées sont pour la plupart très flous dans leurs descriptions. Il paraîtrait logique que les musées de la série II indiquent a minima dans leurs descriptions que ces fontes sont postérieures à 1931. Seule la fondation Bührle le fait. Les dates annoncées pour la fonte sont enjolivées artificiellement. Boston indique après 1921, Sainsbury circa 1922, Baltimore 1919-21, Bojmans 1922, la Tate Modern 1922. Dans ce cas, il est beaucoup plus difficile de croire à une simple erreur mais plutôt à l’envie de faire penser au visiteur qu’il est en train de regarder un exemplaire de la série I.
Le même processus de vieillissement artificiel existe pour la série I. Certains musées indiquent une date de 1880-81, en semblant oublier que la fonte a été réalisée plus de 40 ans après (Norton Simon, Fogg Art, Neue Meister Dresde, Ny Carlsberg, São Paulo…). Dans la série I, seuls le Met, Orsay, et le Fogg Art Museum présentent des notices complètes pour les bronzes, ainsi que la National Gallery of Art et le Joslyn Museum du Nebraska.
À la Tate Modern, à Baltimore, à Rotterdam, ou encore à Boston et quelle que soit leur qualité technique, on est en présence de moulages non autorisés, non identifiés, non répertoriés. Cette omission dans la communication est-elle une erreur ou intentionnelle ?
Si la Petite danseuse de quatorze ans reste une icône du monde de l’art, certains des exemplaires perdent un peu de leur aura quand on connaît mieux les histoires qui ont entouré leur genèse et sont pour certaines assez sordides. Mais Mme Hébrard, les héritiers Degas, certains courtiers ou institutions ont eu à un instant donné des intérêts très communs. Ce qu’on appelle un win-win en jargon moderne.
Seul le visiteur peut dans certains des musées se sentir un peu floué. Il n’en reste pas moins que le magnétisme exercé par la Petite danseuse de quatorze ans est tel que même les bronzes de la série IV (dont aucun n’est à ce jour et à notre connaissance encore dans un musée) se vendent en moyenne 7 0000 000 de dollars et qu’ils sont déjà présentés comme des originaux dans les expositions (voir ci-dessous la fondation M.T. Abraham et les expos de Tel-Aviv et Sofia). Monsieur Degas et sa créature fascinent toujours. Galatée n’est plus en ivoire, elle est en bronze.
François Blondel
ANNEXE 1 – Série 1 : Original en cire, moulage en plâtre et 20 numéros A à T.
Nous reprenons ici les conclusions du catalogue raisonné de Anne Pingeot, fusionnées avec des informations issues des différents articles cités plus bas, et les informations issues des musées et/ou des maisons de vente.
Pour chaque musée, on indique ce qui connu des spécialistes (identification d’exemplaire, date de fonte), et ce qui est indiqué sur les notices d’œuvres par le musée.
Lors de la vente du 12 mai 2022, Christie’s a précisé : « Fourteen casts are each stamped with their own letter (A through S, with several examples missing), and eleven are unlettered; one is marked HER.D., and two are marked HER, indicating that they were to be reserved for Degas’s heirs and for the foundry, respectively.» (Lien : ici).
00 – Original en cire – National Gallery of Art, Washinton original en cire, date indiquée 1878-1881 acquisition collection Paul Mellon 1999.
Lien : Fiche détaillée NGA
0 – Plâtre 1 – Joslyn Art Museum, Omaha (NE) – États-Unis, date indiquée : 1881, cast ca. 1920–21 , « Joslyn’s plaster is the model from which the bronzes were cast”
Lien : Fiche détaillée Joslyn
0b – Plâtre 2 – National Gallery of Art Washington Selon la notice d’Orsay : ce moulage plâtre aurait été fait par Hébrard vers 1900.
Modèle – Norton Simon museum, Pasadena (CA, USA) exemplaire et ensemble “modèle”, date indiquée : 1878-81, indication de l’exemplaire : non (alors que cette indication « modèle » est précisée pour les autres sculptures de Degas !!), indication de provenance : achat à Alex Reid & Lefevre, London, 17 January 1977.
Lien : Fiche détaillée Norton Simon puis recherche « degas »
A – Metropolitan Museum of art (NY, USA), exemplaire et ensemble A acquis en 1929, date indiquée : model executed ca 1880, cast 1922, acquisition Bequest of Mrs. H. O. Havemeyer, 1929, exemplaire mentionné : A.
Lien : Fiche détaillée Met, New York.
B – Collection privée, exemplaire B, New York, Sotheby’s, 11 nov.1999 : 110, vendu 11 250 000 USD soit 10.9 Meuros, revendu à New York chez Christie’s le 7 mai 2003 pour $10,311,500 soit 9 000 000 euros et une perte de 1.9 million d’euros en 3 ans. L’exemplaire B est resté en exposition pendant plusieurs années à la fonderie Hébrard, pour la vente des autres exemplaires.
C – Fogg art Museum, Cambridge(MA) – États-Unis, exemplaire C, date indiquée : 19th century, exemplaire C mentionné, acquisition Scott & Fowles, New York, NY, Sold to Winthrop, 1924,
Lien : Fiche détaillée Fogg Art Museum.
D – Sterling and Francine Clark Art Institute, Williamstown, Mass. date indiquée : Modeled 1880-1; cast 1919-21, exemplaire non précisé. Note : La notice du musée d’Orsay indique pour cet exemplaire (Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, Washington), sans doute à cause d’un copié-collé malencontreux à partir d’une autre œuvre, car rien n’apparaît sur leur site Internet (https://www.hirshhorn.si.edu)
Lien : Fiche détaillée Clark Institute.
E – Nathan and Marion Smooke; New York, Phillips, 5 nov. 2001 – présenté à la vente avec une estimation de 8 à 12 millions de dollars. Invendu, ravalé à 6 millions, annoncé chez Sotheby’ en 2009 comme Private Collection, France. La vente a dû se faire de gré à gré dans la plus grande discrétion.
F – Neue Meister Galerie, Dresde, Allemagne, Acquisition : acheté à la galerie Alfred Flechtheim, oct 1926, Date indiquée : ca 1880, pas d’autre indication, acquisition non indiquée, exemplaire non identifié.
Lien : Fiche détaillée Neue Meister Dresden.
image : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Degas_T%C3%A4nzerin.jpg
G – Philadelphia Museum of Art , Philadelphie , donné par The Henry P. McIlhenny Collection in memory of Frances P. McIlhenney, 1986, date indiquée : Executed in wax 1878-81; cast in bronze after 1922, several years after Degas’s death, exemplaire non identifié sur le site
Lien : Fiche détaillée Philadelphia Museum of Art.
H – Ex-collection Anne Bass, New York, vendu par Wildenstein & Co. 1985. L’exemplaire n’est pas marqué de la lettre H. Vente Christie’s New York, 12 mai 2022. Estimation de 20 à 30 millions de dollars.
I – Private collection, Francis P. , Paris, 1965
J – Private collection, Sotheby’s , 12 nov 1996
K, L : localisation inconnue
M – Saint Louis Art Museum (SLAM), Saint Louis (MI) , date indiquée : c.1880, cast c.1920 A.A.Hébrard France, exemplaire indiqué de manière peu claire, acquisition 1957 M. Knoedler & Co., New York, NY, USA
Lien : Fiche détaillée Saint-Louis Art Museum. puis recherche avancée artist contains degas
N, O – localisation inconnue
P – Musée d’Orsay, Paris Date indiquée : entre 1921 et 1931, indication exemplaire : gravé à côté : P
Lien : Fiche détaillée musée d’Orsay
Q : localisation inconnue
R – Ny Carlberg Glyptothek, Copenhague (Danemark), exemplaire et ensemble R, La Petite danseuse est indiquée comme étant de 1880-81, sans mention de fonte, ni d’année d’acquisition, “As one of only four museums in the world, the Glyptotek has the complete collection of Degas’ studies of horses, bathing women and ballet dancers, executed in bronze”.
Lien : Fiche détaillée Ny Carlsberg Glyptothek
S – Museu de Arte de São Paulo, São Paulo, Brésil exemplaire et ensemble S, Date indiquée 1880 pas d’autre indication. Note : S est en localisation inconnue selon A .Pingeot qui met l’exemplaire de São Paulo en série 2. Le reste des statues de São Paulo a bien le marquage S selon toutes les sources, mais quid de la Petite danseuse ?
Lien : Fiche détaillée São Paulo
T – Cairo Gazirah Museum, Le Caire ?
HER. Private Collection London, Sotheby’s 27 juin 2000:3 vendu 10 963 400 EUR, présentée à la vente le 1 nov 2011 : lot 18 (Christie’s) avec une estimation de 25 à 35 millions de dollars. Invendue.
HER. Private Collection Sotheby’s 10 mai 1988 : 14.
HER.D (source Pingeot) – Collection Mellon – Virginia Museum of Fine Arts, Richmond ? Que signifie cet exemplaire ?
ANNEXE 2 – SÉRIE 2 : Bronzes de 1932 à 1937
1 – 1930 Private collection 2000
2 – be 1930-37 Private collection, Japan
3 – 1938- Museum of Fine Arts, Boston (MA) – États-Unis non identifié, Acquisition Possibly Jeanne Fèvre (nièce de Degas) Nice,1938, Marie Harriman Gallery, New York; 1938, sold by Harriman Gallery to the MFA for $3400. (Accession Date: December 8, 1938) Date indiquée : original model 1878–81, cast after 1921
Lien : Fiche détaillée MGA Boston
4 – 1938 Sainsbury center for visual arts University of East Anglia, Norwich (180 km au NE de Londres) (UK), date indiquée : cast c. 1922 Bronze, edition unknown.
Lien : Fiche détaillée Sainsbury puis recherche Degas
5 – Baltimore,fonte 1939, achat 1943, Paris, Mlle Jeanne Fèvre; Paris, André Weil; date indiquée original model 1881; this cast 1919-1921,
Lien : Fiche détaillée Baltimore (MD) puis recherche Degas
6 – 1939 – Bojmans van Beuningen Museum, Rotterdam, Pays-Bas non identifié, date indiquée : 1880-1881 (1922) Acquisition : Bruikleen / Loan: Stichting Museum Boijmans Van Beuningen 1939- After his death twenty five bronze casts were made of this sculpture.
Lien : Fiche détaillée Bojmans van Beuningen
7 – 1951 – M.A.São Paulo selon Anne Pingeot que nous avons mis plus haut,ou en lettre S selon d’autres sources. Mais il semble que si le reste de l’ensemble porte la lettre S, la Petite danseuse serait non marquée et devrait se situer ici.
8 – Tate Modern Gallery, Londres, date indiquée : Cast ca 1922, Purchased with assistance from the Art Fund 1952, Puvis de Chavannes, gendre de Nelly Hébrard, puis dans la fiche détaillée, “Indications: Apart from the colouring, which has faded, the present day appearance of the original wax (in the collection of Mr Paul Mellon) is superficially very close to the bronze casts, of which twenty-three are thought to have been made.”
Lien : Fiche détaillée Tate Modern Gallery.
9 – 1954 – Fondation Bührle Zürich date indiquée Original 1880-81, fonte ca 1932-36 + référence au catalogue Pingeot p.267
Lien : Fiche détaillée fondation Bührle + notice texte ici
Musée Bojmans van Beuningen – Rotterdam – série II – achat 1939
ANNEXE 3 – Non classés
1) Achat de SIR JOHN MADEJSKI, OBE, DL indiqué comme « fonte 1922 », donc serait peut-être l’un des exemplaires de la série I. Lequel ?
acheté le 3 février 2004, £ 5 045 600 avec les frais soit 7 450 837 EUR
revendu le 03 février 2009 à un collectionneur asiatique £ 13.3 millions soit 14 727 479 EUR
Ex-propriété de Sir John MADEJSKI – série I ?
Le catalogue de la vente reprend pour l’essentiel la nomenclature Czestochowski/Pingeot sans toutefois indiquer le pedigree de l’exemplaire en vente. Téléchargement ici.
2) MT Abraham Foundation : stock à Genève, prêt pour des expositions (Athènes, Sofia, Tel-Aviv). Le site Internet ne donne pas d’information.
Cette collection vient de la série IV, ainsi qu’il était expliqué lors de l’exposition à Tel-Aviv : The Tel-Aviv Museum of Art, Tel-Aviv, Israel, sur une page du site qui n’existe plus « The exhibition presents, for the first time in Israel, Edgar Degas’ 74 sculptures in bronze. The bronzes were cast from previously unknown lifetime plasters made directly from Degas’ original waxes, with the artist’s knowledge and consent. The plaster of Degas’ most important sculpture, « The Little Dancer, Aged Fourteen », was discovered in 2001, leading to the 2004 discovery of the other 73 plasters”.
3) Wikipedia parle d’un exemplaire à la Hay Hill Gallery in London dont nous n’avons pas trouvé trace.
4) Une série de 100 exemplaires, cette fois identifiée comme d’après Degas, a été, dit-on, créée en 1997 par Waldemar Schroder fonderie Strassacker. M Schroder est-il sculpteur ou est-ce un surmoulage d’un exemplaire existant ? et auquel cas sur lequel ? Les différents exemplaires de cette copie tournent dans les maisons de vente de province depuis plusieurs années (Brides-les-Bains, Agen, Flize, Lyon, Guingamp, Mulhouse…), sont en vente sur ArtPrice, et… çà marche !
Bibliographie très partielle
William D. Cohan, A Controversy over Degas, 01 avril 2010 : http://www.artnews.com/2010/04/01/a-controversy-over-degas/
Patricia Failing : “The Degas Debate: Analyzing the Controversial Plasters”, 6 mai 2013 : http://www.artnews.com/2013/06/05/the-degas-debate/
Xavier Grammond : La notion d’œuvre originale en matière de sculpture :
Walter F. Maibaum : DEGAS: Sculptures Uncovered – History Revealed :
Richard Kendall : Degas and The Little Dancer.
extrait du catalogue raisonné Czestochowski/Pingeot :
Crédits photographiques
1) NGA Washington, courtesy of National Gallery of Art
2) Sofia Wikimedia commons :
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Dega_Bronze_Sculptures_01102010_NatArtGallery_Sofia_01.jpg?uselang=fr licence : CC-BY-SA-3.0 usr : Aladjov
3 et 4) Metropolitan et Ny Carlsberg : VisiMuZ
5) Rotterdam https://commons.wikimedia.org/wiki/File:WLANL_-_Ritanila_-_IMG_2558_Danseresje,_Degas.jpg?uselang=fr Licence : CC-PD-Mark Usr : BotMultichillT
6) Sotheby’s vente 03 février 2009