Réunion de famille en juillet au verger, 1890, hst, 115,5 x 163,5 cm, Théo van Rysselberghe, musée Kröller-Müller, Otterloo
Lorsque Georges Seurat établit en 1883-84 les principes du divisionnisme, il est bientôt rejoint par Signac, Cross et en Belgique Théo van Rysselberghe (1862-1926). Il importe cette technique en Belgique après avoir vu Un après-midi sur l’île de la Grande-Jatte (Seurat, Art Institute of Chicago), à Paris en 1887. Mais cette technique est pour lui d’abord un moyen : « La division, la teinte pure, je ne les ai jamais considérées comme un principe d’esthétique, moins encore comme une philosophie, mais bien et uniquement comme un moyen d’expression. Dès que ce moyen me semble incomplet, ou pour mieux dire ma pensée, tyrannique, je modifie mon outil. » (lettre à Paul Signac, 1896). Ce sera d’ailleurs la raison de sa brouille avec Signac en 1898.
Rysselberghe, sensible à la lumière, s’établit au Lavandou après 1900 et il y mourra en 1926. Les thèmes de l’artiste sont ceux des artistes impressionnistes : les portraits, la famille, les scènes intimistes, la maison, le jardin, la campagne, la mer, les nus féminins. Ses couleurs ont gardé leur fraîcheur originelle (contrairement aux peintures de Seurat par exemple) et cela donne des tableaux très plaisants. Évoluant dans un milieu d’intellectuels et d’écrivains (par exemple Maurice Maeterlinck, Émile Verhaeren ou encore André Gide, qui sera le père de l’enfant de la fille de Théo), l’artiste est le trait d’union avec le milieu des peintres français. Notre tableau du jour date de la meilleure période de l’artiste. Il a assimilé la leçon de Seurat mais n’hésite pas à s’en défaire pour une touche plus large, et un résultat très convaincant.
26/12/2015
Photo wikimedia commons : Rysselberghe_anagoria.JPG Usr anagoria