• Le Port de la Rochelle, 1851, Camille Corot, Yale University Art Gallery, New Haven (CT)
Lors de ce voyage à La Rochelle, Corot (1796-1875), pour notre plus grand plaisir, renoue avec le style de sa jeunesse en Italie. Loin des grisailles de sa maturité, les bâtiments, solidement architecturés, sont illuminés par la lumière du soleil océanique, si différent de celui de la Méditerranée.
Écoutons comment Renoir, dans des propos rapportés par Vollard, parle de l’artiste.
« Corot pouvait faire tout ce qu’il voulait, il était encore de l’ancien temps ; il corrigeait la nature… Ils étaient tous là à répéter que Corot avait tort de retaper ses études à l’atelier. J’eus le bonheur de me trouver, un jour, en présence de Corot ; je lui parle de la difficulté que j’avais à travailler dehors : « C’est que, me répondit-il, dehors, on ne peut jamais être sûr de ce que l’on fait. Il faut toujours repasser par l’atelier. » Et cela n’a pas empêché Corot de rendre la nature avec une réalité qu’aucun « impressionniste » n’a jamais su atteindre ! Ces tons de pierre de la cathédrale de Chartres, ces briques rouges des maisons de la Rochelle, ce que j’ai peiné à essayer de rendre ça comme il le rendait, lui ! »
Dim 50,5 x 71,8 cm
Courtesy The Athenaeum, rocsdad