• Une sieste, ca 1907-08, 40,6 x 53,3 cm, John Singer Sargent, collection particulière
John Singer Sargent (1856-1925) a fait partie avec Stevens, Tissot, Zorn, des portraitistes mondains les plus recherchés de la 2e partie du XIXe siècle. Né à Florence dans une famille d’américains voyageurs, il passera sa vie entre Paris, Londres et les États-Unis, sans négliger de voyager un peu partout.
Son élégance mondaine, son dandysme, son côté snob lui valurent aussi de solides inimitiés. Opportuniste, il a adapté son style au moment. Il a été impressionniste quand il peignait avec son ami Claude Monet, académique avec Carolus-Duran, réaliste quand il choisissait de peindre à la manière de Velázquez ou celle de Frans Hals. Parisien à Paris, il était londonien à Londres, bostonien à Boston.
Mais quand il s’affranchit des contraintes commerciales, il est un très grand peintre. Il a fermé définitivement son atelier en 1907 (il a donc pris sa « retraite » à 51 ans) pour ne plus peindre que pour son plaisir et voyager. Il réalisa peu-après cette fermeture une série de tableaux qu’il nomme tous « Sieste », en général réalisés en plein-air. Avait-il envie de se reposer, ou profitait-il simplement de modèles qui étaient du coup immobiles ?
Dans notre tableau du jour, les deux femmes sont traditionnellement identifiées comme étant Violet Ormond, la sœur de l’artiste, sous le parasol, et l’une de ses filles, probablement Reine. Cette aquarelle (et gouache) a très certainement été réalisée lors d’un séjour estival à Purtud (Courmayeur, val d’Aoste). Sargent aimait y passer les mois d’été, à proximité d’une grande station touristique, mais au calme, et dans une fraîcheur qu’il appréciait. Il en repartait aux premiers frimas vers la fin septembre.
22/09/2015
photo Courtesy The Athenaeum, rocsdad