• August Blue, Henry Scott Tuke, 1893-1894, Tate Britain, Londres.
Henry Scott Tuke (1858-1929) fait partie de ces grands oubliés de l’histoire de l’art. Son œuvre est composée de portraits (de commande), mais surtout de marines ou de paysages avec des bateaux, et de portraits de jeunes hommes, le plus souvent nus. Ami d’Oscar Wilde, il a été aussi le portraitiste de T.E . Lawrence (Lawrence d’Arabie). Dans l’Angleterre d’abord victorienne, puis le Londres du début du siècle, il a été ostracisé. Sa cote sur le marché de l’art est devenue plus importante (toiles souvent au-delà de 100 000 euros) depuis qu’il a été étiqueté et récupéré comme peintre gay dans les années 1970-80. Ce n’est que justice pour un peintre à la facture souple, aux couleurs éclatantes et dont la joie de vivre se perçoit sur la toile.
Certains de nos lecteurs pourront aussi remarquer une analogie entre la peinture de Tuke et les aquarelles que dessinait Pierre Joubert pour la collection « Signe de piste », bien connue des scouts.
À cette époque, les baigneurs ou baigneuses réalistes étaient encore rares. Courbet avait montré la voie, Bazille l’avait suivi avec son pêcheur au filet en 1868,mais les ruisseaux et rivières étaient le theâtre de leur bain et le baigneur de Caillebotte (1884, Boston) était dans sa chambre, sur le point de … prendre son bain,. Tuke comme Thomas Cole de l’autre côté de l’Atlantique, changeaient le regard du spectateur.
Et… demain, nous arriverons en Méditerranée.
Photo Courtesy The Athenaeum, Irene