Sorrow (Chagrin), 1882, Vincent van Gogh, crayon et déteinte sur papier, 28 x 44 cm, The New Art Gallery, Walsall, Royaume-Uni
L’art n’est pas toujours un monde où, comme disait Jean Yanne, « Tout le monde est beau, tout le monde, il est gentil ». Et chez VisiMuZ, nous avons envie de montrer tous ses aspects, y compris, les plus tristes. Citons Théodore Duret, dans la monographie qu’il a consacrée à Vincent, éditée chez VisiMuZ.
« Le père, quelle que fût l’amertume qu’il ressentît des singularités et des mésaventures de son fils, finissait toujours par l’aider. Van Gogh, sorti de chez Anton Mauve, en reçut donc les moyens de poursuivre l’étude de son art. Une femme abandonnée, mère de cinq enfants, traînait une existence misérable, en posant pour les peintres dans les ateliers. Van Gogh l’eut comme modèle. Il a fait d’après elle un dessin, reproduit ensuite en lithographie, auquel il a donné le titre anglais de Sorrow (Chagrin), complété par cette remarque de Michelet : « Comment se fait-il qu’il y ait sur la terre une femme seule, désespérée ? » Il fut pris de compassion pour elle et la recueillit avec ses enfants. Le secours venu de son père, qui lui permettait tout juste de vivre et de parer aux frais qu’exigeait la poursuite de son art, se trouva insuffisant pour l’entretien de sept personnes. Il s’endette et tombe de nouveau dans le dénuement. Son père l’apprend et, comme il l’avait déjà fait dans le Borinage, vient le chercher et le ramène encore une fois sous son toit, à Nuenen. »
On sait que cette femme s’appelait Clasina Maria Hoornik (1850-1904). Elle était surnommée Sien et a vécu avec Vincent de janvier 1882 à l’automne 83. C’est la seule compagne qu’on lui ait connu.
En 1882, Vincent a alors 29 ans. C’est le début de sa courte carrière, dans un dessin d’autant plus émouvant qu’il y dévoile sa vie privée
17/03/2016
Photo wikmedia commons File:Vincent_van_Gogh_-_Sorrow.jpg Usr Christoph Braun